Renforcer sans délai la réglementation sur la lutte contre les incendies dans les aéroports, dit l’AIP au gouvernement canadien

Les règlements canadiens sur la lutte contre les incendies dans les aéroports ne respectent pas les normes internationales en matière de sauvetage et de temps d’intervention en cas d’accident d’avion, a averti l’AIP dans un récent mémoire à Transports Canada.

March 19 • 2025

Les lacunes dans les règlements qui régissent le sauvetage et la lutte contre les incendies dans les aéroports au Canada mettent inutilement en danger la sécurité des passagers aériens, des équipages de conduite et des pompiers et devraient être corrigées sans plus tarder, a exhorté l’AIP au gouvernement canadien.

Dans un mémoire récent, l’AIP a demandé à Transports Canada de mettre le Règlement de l’aviation canadien (RAC) aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui exigent que les pompiers d’aéroport effectuent des sauvetages et atteignent tous les points des pistes opérationnelles en trois minutes.

Le RAC omet le sauvetage comme objectif principal et n’a pas besoin de personnel spécifique pour les opérations simultanées de lutte contre l’incendie et de sauvetage. De plus, le règlement exige que les ressources d’incendie de l’aéroport atteignent seulement le point médian de la piste la plus éloignée dans les trois minutes.

L’écrasement d’un avion de ligne à l’aéroport Pearson de Toronto le 17 février a montré que les vols routiniers peuvent devenir dangereux en un instant, soulignant la nécessité d’une intervention rapide et dotée de tous les ressources. Alors que 21 personnes ont été blessées, toutes ont survécu.

C’est une chance que l’accident se soit produit à Pearson, l’un des rares au Canada à se rapprocher des normes de l’OACI. Dans la plupart des autres grands aéroports du Canada, moins de pompiers sur place sont en service, même lorsque de gros avions de passagers décollent et atterrissent.

La plupart des grands aéroports du Canada comptent sur l’intervention secondaire des pompiers municipaux pour le sauvetage intérieur en cas d’accident d’avion. Ces pompiers n’ont toutefois pas la formation nécessaire pour mener des opérations de sauvetage sécuritaires et efficaces. Leurs temps de réponse – souvent de 10 minutes ou plus – sont tout simplement trop longs pour être pratiques lorsque les conditions à l’intérieur d’un avion abattu peuvent devenir mortelles en quelques minutes.

« Le positionnement des pompiers d’aéroport pour effectuer rapidement des opérations de sauvetage à l’intérieur en cas d’accident d’avion à un aéroport est un aspect clé de la survie, étant donné que les passagers – en particulier ceux qui ont une déficience physique ou les personnes âgées et d’autres personnes à mobilité réduite – peuvent ne pas être en mesure de se sauver eux-mêmes ou de compter sur l’aide des équipages de conduite qui ont été impliqués dans le même accident. », indique le mémoire. Il est essentiel que lorsque les pompiers mènent des opérations de sauvetage ou d’extinction à l’intérieur, il y ait également des pompiers disponibles à l’extérieur pour effectuer le sauvetage des pompiers qui pourraient être pris au piège à l’intérieur.

Transports Canada, qui réglemente l’industrie aérienne du pays, mène une consultation et une évaluation préliminaires du RAC en réponse à la motion d’initiative parlementaire M-96 du député libéral Ken Hardie, qui a été adoptée à la Chambre des communes en décembre 2023.

Adopté à la suite d’une initiative d’action politique de l’AIP, le projet de loi M-96 a mis en évidence les lacunes du RAC et a demandé au gouvernement canadien de mettre le règlement aux normes de l’OACI.

Il est essentiel que lorsque les pompiers mènent des opérations de sauvetage ou d’extinction à l’intérieur, il y ait également des pompiers disponibles à l’extérieur pour effectuer le sauvetage des pompiers qui pourraient se retrouver coincés à l’intérieur.

Présentation de l’AIP à Transports Canada

Dans son mémoire, l’AIP prévient également que le fait de compter sur les services d’incendie municipaux pour intervenir en cas d’urgence aérienne risque de retarder l’intervention en cas d’incendie de structure, d’urgence médicale et d’autres urgences dans les collectivités qui en dépendent.

Transports Canada « devrait être conscient que le fait de se fier aux pompiers municipaux pour fournir une intervention secondaire dans les aéroports désignés représente un faux sentiment de sécurité qui met en péril non seulement les personnes impliquées dans des accidents d’avion, mais aussi les citoyens, les entreprises et les infrastructures dans les collectivités qu’ils ont juré de protéger ».

L’AIP suggère que la mise en conformité du RAC avec les normes de l’OACI pourrait être réalisée avec un modeste supplément de billet de 1 $ à 2 $ par billet, une fraction des autres suppléments existants tels que les frais d’amélioration aéroportuaire.

Le mémoire de l’AIP a également souligné l’importance de la confiance du public dans la sécurité aérienne. En tant que signataire de la Convention de Chicago relative à l’aviation civile, le Canada est tenu de se conformer aux normes de l’OACI ou de publier des détails sur les domaines de non-conformité, ce qui ne se produit pas.

L’AIP représente les pompiers de la section locale 3659 de l’aéroport international Macdonald-Cartier d’Ottawa et de la section locale 4382 de l’aéroport international Pearson de Toronto, ainsi que les pompiers municipaux de partout au Canada qui sont des interventions secondaires dans les grands et moyens aéroports.