L’AIP a témoigné sur la colline parlementaire le 26 octobre pour proposer des peines plus rigoureuses à la lumière de l’augmentation des actes de violence à l’endroit des pompiers et des ambulanciers paramédicaux dans l’ensemble du Canada.
Son témoignage a été entendu par le Comité permanent de la justice et des droits de la personne au cours de l’étude du projet de loi C-321, déposé par le député conservateur de la C.-B. Todd Doherty en mars. Il propose de modifier le Code criminel du Canada de manière à exiger que les juges considèrent comme une circonstance aggravante pour la détermination de la peine le fait que la victime de voies de fait soit un premier intervenant dans l’exercice de ses fonctions.
Comparaissant au nom de l’AIP, Paul Hills, président de la section locale 3270 de l’AIP – association des ambulanciers paramédicaux de Saskatoon, a captivé les députés de tous les partis en racontant ce que lui-même a vécu et les agressions effrayantes dont d’autres premiers intervenants ont fait l’objet.
« J’ai reçu des menaces de mort à mon égard et à celui de ma famille », a indiqué M. Hills. « J’ai vu brandir contre moi des machettes et des couteaux et j’ai dû arracher des fusils à des patients pendant que je répondais à leurs besoins médicaux », a-t-il précisé, ajoutant qu’il n’aurait jamais cru que le gilet pare-balles ferait partie de la panoplie de l’ambulancier mais que « nous les portons maintenant depuis plus de 15 ans ».
M. Hills a décrit un cas où un pompier de Toronto a reçu un brutal coup de tuyau en PVC à la figure pendant qu’il intervenait pour lutter contre un incendie dans un camp de sans-abri et un autre cas où un pompier de Winnipeg a été poignardé dans le dos en répondant à un appel pour des raisons médicales et le fait que des patients en surdose deviennent souvent agressifs à l’égard des premiers intervenants après que ceux-ci leur ont fourni des soins leur sauvant la vie.
« L’AIP comprend et appuie la nécessité d’éliminer les causes profondes des actes violents envers le personnel paramédical et les pompiers. Il peut s’agir de problèmes sociétaux tels que l’inégalité économique, les toxicomanies et les troubles de santé mentale », a ajouté M. Hills. « Mais nous convenons que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer entre-temps pour protéger le personnel paramédical et les pompiers contre la réelle menace de violence au travail en imposant des peines plus rigoureuses en vertu du Code criminel. »
M. Hills a en outre souligné que les répercussions de la violence subie pendant des interventions vont au-delà des blessures physiques et risquent de comprendre des blessures mentales durables. Il a mis en évidence le cas d’un pompier qui est en congé d’invalidité de longue durée depuis 10 ans après qu’il a dû se barricader dans une pièce pour échapper à un homme qui le poursuivait avec un gros couteau sur les lieux d‘une intervention d’urgence.
Peu après le dépôt du projet de loi C-321, l’AIP a dirigé une initiative d’action politique qui a donné lieu à l’envoi aux députées et députés fédéraux par des affiliés locaux de tout le Canada de nombreuses lettres de soutien au projet de loi. L’AIP est en outre favorable au projet de loi C-345, déposé par le député néo-démocrate de la C.-B. Peter Julian, qui porte lui aussi sur la question.
Selon un sondage réalisé auprès des membres de l’AIP en 2020, 13 % des services d’incendie indiquaient que leur personnel avait fait l’objet d’au moins un acte de violence pendant qu’il intervenait pour éteindre des feux de bâtiment au cours des cinq années précédentes et 40 % signalaient que leur personnel avait subi des actes de violence pendant des interventions médicales au cours de la même période. La majorité indiquait que la fréquence de la violence et des menaces à l’égard de pompiers et de membres du personnel paramédical augmentait dans leur ville.
Des députés de tous les partis se sont exprimés en faveur de l’idée et ont convenu que l’adoption du projet de loi C-321 serait un moyen valable de répondre à la menace de violence à l’égard des pompiers et ambulanciers paramédicaux et illustrerait l’engagement du gouvernement fédéral à défendre nos travailleurs et travailleuses de première ligne pendant qu’ils protègent la population canadienne. Le projet de loi doit être étudié de façon plus poussée par le comité avant d’être soumis à un nouveau débat à la Chambre des communes.