Billy Ellison a subi sa première blessure professionnelle – une déchirure du ligament croisé antérieur – alors qu’il n’était encore qu’une recrue.
M. Ellison, qui est diplômé en sciences de l’exercice, a pu compter sur ses connaissances pour se rétablir et entamer une nouvelle carrière en tant que pompier. Malheureusement, les choses n’ont pas été aussi simples lorsque le membre de la section locale 660 de Charlotte, en Caroline du Nord, a été blessé à nouveau.
Une opération chirurgicale a été nécessaire à la suite d’un exercice d’entraînement en 2004 qui s’est soldé par une déchirure du ménisque. Au fil du temps, ses blessures professionnelles ont entraîné de l’arthrose et une limitation de l’amplitude de ses mouvements. Grâce à la réadaptation, il a trouvé des solutions lui permettant de terminer sa carrière de 28 ans dans les services d’incendie.
« Sans une rééducation appropriée, j’aurais pris une retraite anticipée, sans pouvoir poursuivre ma carrière de pompier », a dit M. Ellison, qui utilise son expérience de vie pour aider les autres en tant qu’instructeur dans le cadre du programme « En forme pour s’épanouir » (F2T) de l’AIP. F2T soutient l’Initiative de bien-être et de remise en forme de l’AIP en proposant des formations aux services d’incendie. « J’ai suivi les recommandations de mes médecins et de mes physiothérapeutes pour me remettre de chacune de mes blessures. J’ai également continué à renforcer mes points faibles, même après avoir été autorisé à reprendre le travail. »
La lutte contre les incendies est un travail dangereux et le risque de blessure est important. Les blessures au bas du dos, aux épaules et aux genoux sont fréquentes.
Certains peuvent être tentés d’ignorer les douleurs mineures, mais une blessure mineure peut devenir plus grave. Cette situation peut à son tour entraîner une convalescence prolongée, une intervention chirurgicale, voire une invalidité permanente.
Par exemple, de petites déchirures au niveau du ménisque (cartilage du genou) ou de la coiffe des rotateurs (groupe de muscles et de tendons de l’épaule) peuvent se transformer en déchirures plus importantes, nécessitant une intervention chirurgicale plus agressive et une convalescence plus longue. Des limitations permanentes des mouvements, voire des handicaps, sont également possibles.
M. Ellison et d’autres experts recommandent ce qui suit en cas de blessures.
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1. Faites-vous évaluer
La première étape de la guérison d’une blessure survenue au travail est l’évaluation. Les pompiers doivent suivre le protocole du service, mais ils doivent également avertir leur directeur de la santé et du bien-être.
Chris Macklin, directeur de la santé et du bien-être des services d’incendie de South Metro, au Colorado, a déclaré que son service permettait aux pompiers de reprendre le travail en toute sécurité plus rapidement lorsque la gravité de la blessure est connue dès le départ.
« Notre service d’indemnisation des accidents du travail privilégie la physiothérapie avant l’IRM. Mais grâce à une relation professionnelle positive avec notre gouvernement local et le gestionnaire des risques, nous pouvons envoyer nos pompiers passer une IRM immédiatement », a dit M. Macklin, membre retraité de la section locale 2086. « De cette manière, le traitement adéquat est administré sans délai. »
2. Protégez-vous sur le lieu de travail
Certaines blessures sont suffisamment légères pour que les membres puissent reprendre le travail immédiatement, sous réserve de légères modifications ou d’une période de récupération supplémentaire entre les appels.
Ian Crosby, membre de la section locale 255 de Calgary, en Alberta, a été coordinateur du bien-être au sein du service avant d’être promu capitaine et, plus tard, chef de district. Il est actuellement instructeur dans le cadre du programme F2T.
« Un pompier qui se remet d’une blessure n’a que très peu d’options sur le terrain », a affirmé M. Crosby. « Si les effectifs le permettent, les pompiers peuvent être dispensés de certaines tâches qui pourraient irriter la blessure. Selon la nature de la blessure, des manchons de protection peuvent également s’avérer utiles. Mais ce qui fera la différence, c’est la façon dont le pompier récupère entre les appels et les quarts de travail. »
Le sommeil joue un rôle important. En effet, c’est à ce moment-là que les muscles augmentent la circulation sanguine, ce qui permet de transporter l’oxygène et les nutriments qui contribuent à la réparation des muscles et à la régénération des cellules. En outre, l’hypophyse libère des hormones de croissance qui stimulent la réparation et la croissance des muscles. Les pompiers se privent souvent d’un sommeil de qualité pendant leurs quarts de travail, il est donc important qu’ils dorment bien après.
Certains ont également trouvé utile la thérapie par la lumière rouge et la thérapie par immersion dans l’eau froide. La thérapie par la lumière rouge est une thérapie au laser de faible puissance qui diffuse une lumière rouge et infrarouge proche dans votre corps. Certaines études ont montré que cela aide à régénérer les cellules, à restaurer la fonction cellulaire et à stimuler la circulation sanguine. De ce fait, cette thérapie est censée contribuer à la régénération musculaire et à la lutte contre la douleur.
La thérapie par immersion dans l’eau froide consiste à se plonger dans l’eau froide pour une durée allant de quelques secondes à cinq minutes. Des recherches ont montré qu’elle contribue à réduire le degré de lésions musculaires induites par l’exercice, qui peuvent survenir après des activités physiquement éprouvantes. La réduction des lésions entraîne une diminution de l’inflammation, ce qui réduit les courbatures et améliore les performances physiques le lendemain.
3. La physiothérapie est nécessaire
L’Initiative de bien-être et de remise en forme de l’AIP propose des lignes directrices visant à préserver la santé physique et mentale des pompiers et des travailleurs médicaux d’urgence sur le lieu de travail. Elle recommande notamment aux services de disposer de cliniciens internes spécialisés dans la réadaptation, ce qui permettrait aux membres d’être traités par des professionnels qui connaissent bien les blessures courantes des pompiers.
Le programme de bien-être du service d’incendie d’Indianapolis s’inspire des protocoles utilisés pour les athlètes professionnels en matière de gestion des blessures et de plan de réadaptation. Le service d’incendie d’Indianapolis s’associe à ProTeam Tactical Performance, fondée par l’ancien quart-arrière des Colts d’Indianapolis, Jim Sorgi, et l’ancien joueur des Cardinals de Saint-Louis, Joey Vandever. Ce programme encourage une prise en charge rapide et comprend un programme intensif de physiothérapie.
« Notre ancien programme comprenait six semaines de physiothérapie obligatoire. Personne ne voulait déclarer ses blessures et se retrouver dans le système », a déclaré Douglas Evans, chef de la division de la santé et de la sécurité du service d’incendie d’Indianapolis. « Dans le cadre du programme actuel, le nombre moyen de jours d’arrêt par accident est passé de 14 à 3. Le nombre d’interventions chirurgicales nécessaires par an est passé de 130 à 30. »
4. Faites preuve de prudence
La prudence reste de mise, même une fois que l’on a été autorisé à exercer pleinement ses fonctions. Nombreux sont ceux qui choisissent de poursuivre la physiothérapie à titre préventif.
« Si vous avez été blessé et que vous avez été autorisé à reprendre vos fonctions ou que vous reprenez le travail après une période de convalescence, il est important que vous preniez des mesures pour assurer la poursuite de votre rétablissement », a dit Chris Moran, membre de la section locale 416 d’Indianapolis, qui contribue à la coordination du programme de bien-être. « Il est conseillé de travailler avec votre physiothérapeute ou votre clinicien afin de mettre au point une série d’exercices de renforcement et de mobilité pour les zones plus faibles susceptibles de subir une nouvelle blessure. »
Le Dr David Frost, qui supervise le programme « En forme pour s’épanouir » de l’AIP, est du même avis. Selon lui, il est important d’utiliser l’entraînement et la physiothérapie pour éviter de se blesser à nouveau ou de se blesser tout court.
« Lorsque les pompiers s’entraînent, ils doivent accorder une attention particulière à la façon dont ils bougent leurs genoux, le bas du dos et les épaules. Quel que soit l’exercice, il faut être conscient de l’alignement », a affirmé M. Frost. « Cela crée une mémoire musculaire. Lorsqu’ils seront sur le terrain à secourir des victimes prises au piège, à sortir des camions de pompiers et à naviguer dans des espaces confinés, ils seront plus susceptibles d’utiliser automatiquement un alignement correct et auront moins de chances d’irriter d’anciennes blessures ou d’en subir de nouvelles. »